La fabuleuse histoire du Rhabdodon - L'humeur
Adieu Rhabdodon, bonjour urbanisation...
Qui aurait pu imaginer que dans la zone industrielle de Couperigne, à l’endroit même où une halte ferroviaire s’apprête à sortir de terre, se cachaient d’innombrables et prestigieux fossiles de dinosaures ? Certainement pas les protagonistes de ce chantier, qui sans l’intervention du muséum d’Aix, auraient sans doutes balayer en quelques coups de pelleteuses, un prestigieux patrimoine de l’ère secondaire. Il est vrai que contrairement aux sites archéologiques, les gisements paléontologiques ne sont ni protégés, ni recensés par la DRAC. Mais la municipalité aurait tout de même du se souvenir que c’était sur ce terrain qu’avait été décelé en 1993 un squelette de Rhabdodon. Aujourd’hui, c’est grâce aux services culturels de la ville d’Aix qu’un chantier de fouilles a pu être mis en place. Et une découverte majeure en résulte. Il s’agit là encore d’un squelette de Rhabdodon, mais cette fois ci, l’un des plus complets jamais trouvé en Europe. Malheureusement, ce dernier s’apprête à quitter la cité du Rocher, son lieu de résidence depuis au moins 70 millions d’années. D’ici quelques jours, il sera transporté dans un atelier pour être reconstitué et probablement être exposé au Muséum d’Aix, comme ce fut le cas pour le précédent. Et bientôt, le seul lien entre la ville et cette exceptionnelle découverte ne sera plus que le nom Vitrolles inscrit en minuscule sous ce rarissime squelette fossilisé. Et voilà comment, à défaut de musée ou autres structures dédiées au patrimoine, la mémoire de la commune s’en va peu à peu. Adieu Rhabdodon, bonjour urbanisation …
Dans un communiqué paru dans La Provence le 10/11/2007, la mairie réagit à cet article
« Depuis 1993, une relation s’est nouée avec le muséum d’Aix-en-Provence, et il était convenu que dès qu’un nouveau chantier serait ouvert sur le secteur, les services de paléontologie seraient informés. C’est aussi à la demande des chercheurs que l’information a été tenue secrète afin que des fouilleurs amateurs ne viennent pas piller le site. malheureusement pour les Vitrollais, la ville n’a pas les moyens de se doter d’un muséum d’histoires naturelles, ni de payer des chercheurs en paléontologie, mais nous nous félicitons des possibilités qu’offrent les collaborations entre les institutions d’un même territoire (villes de Vitrolles et d’Aix-en-Provence, communauté du pays d’Aix, conseil régional, SNCF et réseau ferré de France) pour permettre ce type d’investigations. Quant à l’avenir du squelette de Rhabdodon et de ses éventuels moulages, rien n’est encore arrêté. Il a même été évoqué qu’il soit hébergé dans le futur pôle d’échange des Aymards de Vitrolles ».