Ça ne date pas d’hier… 3 – Insécurité routière

Ça ne date pas d'hier... 3 - Insécurité routière

L'insécurité routière n'a jamais cessé de croître

Paru en été 2005 (La Provence édition Etang)

Au début XXe siècle, Vitrolles qui ne comptait pas plus de huit cents habitants, subissait déjà les nuisances liées au trafic routier. Le 24 juin 1913, la municipalité décide de règlementer la circulation dans le périmètre du village afin d’assurer la sécurité des piétons, menacée par la vitesse excessive de certains véhicules (lire ci-dessous). «Les véhicules de tout genre, voitures attelées, automobiles, motocyclettes et bicyclette, devront rouler à une allure maximum de 10 km à l’heure dans le périmètre du village, s’étendant jusqu’au grand lavoir sur la route de Marseille et au puit dit de Marignane, sur la route de la gare. Les contraventions aux dispositions qui précèdent seront constatées par des procès-verbaux et les contrevenants poursuivis conformément aux lois». En 1931, l’augmentation de la circulation automobile donne lieu à un nouvel arrêté règlementant cette fois ci le stationnement ainsi que le sens de circulation à l’intérieur du village. «Vu l’exiguïté de l’avenue Camille Pelletan, dans sa partie comprise entre l’immeuble Paul Aimard et son débouché à l’immeuble Baptistin Chassaud, ne permettant pas ou difficilement le passage de deux véhicules, et vu les risques d’accidents mortels pour les vieillards et les enfants, nous arrêtons que les autos et les motos monteront par l’avenue Maréchal Joffre comme indiqué sur le poteau». Aujourd’hui le sens unique de l’avenue Camille Pelletan a été conservé mais les problèmes de stationnement demeurent et rendent de plus en plus difficile la circulation, notamment sur les rues du soleil et de l’armistice. Quant aux excès de vitesses, ils ont déjà provoqué la mort de plusieurs piétons dans la ville nouvelle, à l’instar de cette résidante du Liourat, renversée par un chauffard en automne 1998, sur le Boulevard Denis Padovani.

L'avenue Camille Pelletan a été déclarée en sens unique en 1931, elle l'est toujours depuis.

Les blocs rocheux de la carrière déboulaient du plateau par camion

«Les rues de la paix, de l’église et du vallon des roses sont interdites aux poids lourds dont la charge totale avec remorque dépasse neuf tonnes». Cet arrêté du 20 février 1935 s’adressait principalement aux camions qui circulaient à vive allure dans le village en transportant des blocs rocheux de la carrière, située sur le plateau, au lieu dit val d’Ambla. Mais outre ses incivilités routières, la carrière de marbre représentait surtout l’une des rares activités industrielles du début du siècle dernier. Elle employait une dizaine d’ouvriers immigrés Italiens, qui extrayaient la roche à la force des bras. Autrefois très prisé par les Italiens et les asiatiques, qui l’utilisait pour façonner des statuettes ou pour décorer des monuments, ce calcaire marbrier rouge étrusque orne également la fontaine de la place de la république depuis 1894 ainsi que la cathédrale de la Major à Marseille. Aujourd’hui, la carrière maintient toujours son activité grâce à des machines automatiques qui fabriquent de la pierre à bâtir ainsi que du gravier de différents calibres pour l’industrie du bâtiment. Mais elle continue également à fournir des blocs rocheux pour les sculpteurs, à l’instar de l’artiste qui fut chargé de modeler les colonnes de marbre Vitrollais pour la résidence secondaire de Bill Gaytes, à Nice. Quant aux camions qui déferlaient dans le village, ils empruntent aujourd’hui les avenues de Marseille et Jean Moulin et se fondent désormais dans le paysage industriel de la cité du Rocher.

La carrière du val d'Ambla est toujours en activité. Elle fournit des graviers ainsi que des blocs de pierres pour des artistes sculpteurs.